Youth Leadership Training Program 2024 : Un périple au coeur de la décentralisation
Du 18 au 25 août dernier, les participants à la 20e promotion du Youth Leadership Program (YLTP) se sont déplacés dans le Moyen-est de la Grande île pour le voyage d’études annuel autour de la thématique : “ Décentralisation, gouvernance locale et gouvernance de crise”. Retour sur ce périple riche et enrichissant.
La décentralisation est un défi majeur pour Madagascar, raison pour laquelle elle figure parmi les thématiques prioritaires dans le parcours des futurs leaders que sont les participants au YLTP 2024. Rien de mieux qu’une descente sur le terrain pour cerner la dynamique des acteurs de la vie locale et régionale. Un voyage qui amènera les participants à sillonner le Moyen-est, d’Ambositra à Manakara, en passant par Ranomafana. Au programme, une série d’ateliers pour renforcer l’appropriation du concept de décentralisation, et une série de rencontres et d’échanges pour s’imprégner de la réalité de la gouvernance locale.
Premier jour, ancrage théorique avec Fara Robson, coordinatrice du Project Implementing Plan ou Plan d’initiation de projet (PIP) Décentralisation et Territorialisation des Politiques Publiques au sein du Programme des Nations-Unies pour le développement (PNUD). Une immersion plus approfondie dans le Plan National de Décentralisation Émergente (PNDE), le référentiel des actions pour une décentralisation effective à Madagascar à travers une logique de territorialisation des politiques publiques. Cet outil a pour objectif principal de capitaliser les acquis et avancées en matière de décentralisation à Madagascar afin de rendre effectif le transfert de compétences et de ressources vers les CTD leur garantissant une autonomie et une responsabilisation dans la définition et la mise en œuvre des politiques publiques.
Le séjour à Manakara a donné aux participants l’opportunité de se pencher sur le domaine de l’éducation. La rencontre avec les professionnels du secteur a permis de dresser l’état des lieux du système éducatif dans la région. Les témoignages poignants des acteurs rappellent que les maux qui minent l’éducation dans le pays prennent leurs racines au niveau local. Donner à la collectivité les moyens de contribuer au développement de l’éducation dans les régions de Madagascar, tel est le message qui s’est dégagé de ces échanges.
L’étape de Ranomafana a permis aux participants de rencontrer les acteurs économiques et discuter des défis de la décentralisation dans le secteur. La rencontre s’est articulée autour du thème “Chaîne de valeur ‘Vanille’ : défis et perspectives de la gouvernance locale”. Les discussions ont permis d’identifier les défis, entre autres, le monopole, la corruption ou encore le manque de formation qui se traduit par l’incapacité des producteurs à répondre aux standards de qualité et aux attentes du marché mondial.
Les recommandations formulées par les acteurs appellent à des réformes structurelles, au renforcement de la gouvernance locale/nationale mais aussi à la réflexion en vue de l’élaboration d’une politique résiliente face à la forte vulnérabilité de la région aux catastrophes naturelles. Un exercice d’application de la décentralisation dans l’identification des besoins et des solutions pour apporter des réponses appropriées aux problématiques de développement local.
Dans le domaine de la santé, la success story de l’ONG Pivot basée à Ranomafana a révélé que les effets induits de la décentralisation peuvent aller au-delà des attentes. Grâce à un mécanisme novateur, une collaboration avec le ministère de la Santé Publique et les collectivités, l’initiative portée par l’ONG a permis d’améliorer notablement l’accès aux soins et la qualité des services de santé apportées aux populations locales.
Dans le secteur touristique, les acteurs locaux se sont penchés sur les impacts du tourisme local à Ranomafana sur le développement de la localité dans le cadre d’une rencontre avec les participants du YLTP. Avec le Parc National dans son sein, la commune de Ranomafana aurait pu s’appuyer sur le tourisme pour financer son développement mais beaucoup d’obstacles - pour ne citer que la préservation de cette biodiversité unique au monde et l’insécurité ambiante - restent à surmonter pour faire de ce secteur un véritable levier de son développement.
Le chemin à parcourir reste encore long pour donner aux collectivités du Moyen-est de la Grande île force et cohérence dans l’appropriation et l’application de la décentralisation. Le PNDE se veut être une “boîte à outils simple et robuste” pour donner un coup d’accélérateur au développement de Madagascar. Il est clair qu’une pédagogie d’accompagnement est nécessaire pour réduire la frilosité par rapport au changement généré par son application. De nouveaux mécanismes de solidarité sont à inventer, “une solidarité négociée et assumée par la société et non pas imposée par l’Etat”.
Ce publireportage a été réalisé grâce à la contribution des participants au Youth Leadership Training Program 2024, au soutien de la Friedrich-Ebert-Stiftung Madagascar et du PNUD.
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